Primaire de la gauche: le résultat du 1er tour est-il une surprise ?

Avec moins de deux millions de votants, la primaire de la gauche est marquée par une faible mobilisation électorale. Loin des 2,6 millions de 2011 et des 4,3 millions de la primaire de droite en novembre, il est à craindre que le candidat désigné le 29 janvier ne puisse créer une dynamique présidentielle permettant d’empêcher le duel annoncé entre François Fillon et Marine Le Pen.

 

Le second tour qui s’annonce résume les déchirements qui n’ont cessé de traverser la gauche depuis la fracture du parti socialiste entre les tenants du « oui » et du « non » au référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen. Cette fracture ne s’est jamais refermée. Au point de laisser place, tout au long du quinquennat, à une opposition frontale entre deux gauches aux conceptions opposées.

Logiquement, la primaire s’est avérée être ce que je redoutais depuis plusieurs mois: l’instrument d’une recomposition interne au parti socialiste. Une sorte de congrès XXL, réduit au noyau dur de l’électorat de la gauche et donc ouvert à toutes les désillusions. « La première brique pour reconstruire la gauche », selon l’expression employée hier soir par Benoît Hamon, oubliant que l’élection présidentielle est chargée d’arbitrer l’avenir du pays, pas celui du parti socialiste.

Voilà ce que Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron ont refusé de cautionner en proposant des lignes claires et en imposant de l’extérieur la décantation idéologique sans cesse repoussée – synthèse des contraires oblige – par le parti socialiste.

Le principal parti de gauche paie ainsi 15 années d’apnée intellectuelle, plongé dans les profondeurs des jeux d’appareil et sans véritable réponse programmatique face à la demande d’efficacité et de refondation démocratiques qui traverse toutes les couches de la société.

Dès hier soir, Benoît Hamon et Manuel Valls affirmaient que le second tour de la primaire se ferait « projet contre projet ». Une expression jusqu’ici réservée à la droite ultralibérale et à l’extrême droite qui dit, à elle seule, le fossé séparent deux gauches sur des enjeux aussi fondamentaux que l’avenir de nos protections, la politique migratoire ou encore la conception de la laïcité.

Au fond, le résultat du premier tour de la primaire n’est pas une surprise mais plutôt un non évènement. Il ne fait que confirmer ce que chacun sait depuis près de 15 ans: la fracturation du parti socialiste et la nécessité d’une clarification idéologique qui appellent à une recomposition politique inéluctable.

Cette mise en cohérence est indispensable pour rassembler les progressistes autour d’un projet commun et déjouer, en mai prochain, la fatalité d’un non-choix entre libéraux-conservateurs et tenants du national-populisme.

Source : lesprimairescitoyennes.fr

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