Les députés LaREM planchent sur l’islam de France

LE SCAN POLITIQUE – Alors que les annonces du président de la République sur ce sujet sensible se font attendre, un groupe de députés s’est constitué pour mener une série d’auditions. Dans le même temps, les «assises territoriales de l’islam de France» se poursuivent dans les départements jusqu’au 15 septembre.

En attendant les annonces du président de la République… les parlementaires s’organisent. Annoncée dans un premier temps pour le «premier semestre 2018», la réforme de l’islam de France voulue par Emmanuel Macron est sans cesse reportée.Sur ce chantier sensible sur lequel tant de gouvernements se sont heurtés, le chef de l’État veut se donner du temps. Les mesures devraient être annoncées «pas avant l’automne», fait savoir un cadre de la majorité. Le calendrier reste toujours aussi flou. Alors début juin, un groupe de travail de députés La République en marche a été constitué sur le sujet, piloté par Florent Boudié, déjà responsable du projet de loi asile et immigration. La rapporteure de ce même texte, Élise Fagjeles, fait elle aussi partie du petit groupe. Aurélien Taché, très engagé sur les thématiques liées à la laïcité, figure aussi sur la liste, comme l’ex-juppéiste Marie Guévenoux, Sacha Houlié, Saïd Ahamada, Ludovic Mendès et Bruno Questel. L’ancien premier ministre Manuel Valls, très prompt à s’exprimer sur ce sujet, ne fait en revanche pas partie du casting. Ses prises de position sont régulièrement critiquées par les députés macronistes.

Ce groupe de travail sur l’islam de France doit servir à faire émerger des propositions. Pour ce faire, une batterie d’auditions s’organise avec des intellectuels et experts du sujet. Selon nos informations, des rencontres sont prévues avec Amine El-Khatmi, du Printemps républicain, auteur de «Non, je ne me tairai plus» sur la gauche et l’islam. L’imam d’Ivry-sur-Seine Mohamed Bajrafil, auteur de «Réveillons-nous» et favorable à une «réforme de la vision de l’islam» fait aussi partie des personnalités repérées par les parlementaires, comme le socio-démographe Patrick Simon, auteur d’ouvrages sur la question de la discrimination. Le sociologue Olivier Galland, qui a publié dans la foulée des attentats de 2015 «La Tentation radicale» figure lui aussi sur la short list, comme l’ex-ministre Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité. Le choix des personnalités a fait l’objet d’âpres débats entre les huit parlementaires, tant la question de la laïcité est source de conflits au sein du groupe La République en marche.

«L’idée, c’est de partir de la base, des associations de terrain pour bâtir un islam des territoires», explique au Figaro l’un des députés du groupe de travail. «Il y a un consensus pour dire que le Conseil français du culte musulman (CFCM) n’est pas représentatif, et qu’il faut faire du bottom-up», précise ce même élu. Ces députés ont déjà été reçus à Beauvau, pour rencontrer les conseillers du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb en charge des cultes et du Parlement. Ils sont invités jeudi matin à Matignon, pour échanger avec deux conseillers du premier ministre en charge des affaires intérieures. En parallèle, Gérard Collomb a annoncé le 25 juin le lancement d’une grande concertation – les «assises territoriales de l’islam de France» – au niveau des départements, jusqu’au 15 septembre. L’exécutif cherche toujours à réguler la question du financement des lieux de culte et la formation des imams et aumôniers.

Sources : http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/07/04/25001-20180704ARTFIG00219-les-deputes-larem-planchent-sur-l-islam-de-france.php

Photo : JACQUES DEMARTHON/AFP

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